Saint-Quentin, le 13 septembre 2015

SAINT-QUENTIN : Faire concurrence aux salles privées, les assos ont leur arme

Saintquentin 13 09 2015

ls n’ont pas peur de se faire mouiller  », remarque cette dame avec son petit-fils à l’entrée du parc d’Isle, samedi 12 septembre. Les rameurs du club d’aviron semblent passer entre les gouttes. Ce ne sont pas eux qui ont ramé le plus, hier. Mais les soixante associations présentes à l’occasion de la traditionnelle Fête du sport. Habituées à mouiller la chemise sur les terrains ou sur le parquet des diverses salles de sports de la ville, elles ont assuré la matinée et un bout de l’après-midi avant que la fête ne soit écourtée (lire ci-contre).

Les filles de l’AC Gymnastique EPMM de Saint-Quentin n’ont pas hésité à ôter leur pull à capuche pour dévoiler leurs hauts fluos. Ohé, elles sont là et toujours là malgré le boum des salles de sports privés en ville. «  Nous n’avons pas le même concept  », indique d’emblée Stéphanie, une des deux animatrices qui donnent les cours de gym, de fitness, de renforcement musculaire, de cardio-combat… Tout un panel mis en avant dans les clubs privés. Elles font la même chose mais ce n’est pas pareil.

«  Là-bas, vous pratiquez devant une vidéo. Nous, on fait dans le lien social  », reprend sa collègue Christelle. Et bim. «  Dans ces salles, vous êtes un peu seul, vous êtes indépendant. Ici, on se motive les unes des autres. » Et bam. «  On se retrouve en dehors des cours. C’est le milieu associatif. On vous fait rectifier les postures quand elles ne sont pas bonnes et sont dangereuses.  » Et Bim et bam.

Leur association a constaté une baisse d’effectif avec l’installation de ces clubs. «  Mais après les gens reviennent.  » Pourquoi ? «  Parce que les clubs, c’est cher  », lance Philippe Derop, le président de la Vaillante gymnastique. Il ne cache pas une baisse d’effectif l’an dernier au sein de son club également. «  C’est une vingtaine d’adhérents sur 360, précise-t-il. Nous, ce n’est pas du commerce. Nous faisons vivre le club. Nous investissons dans du nouveau matériel… Nous avons un encadrement de qualité qu’on nous impose. Vous avez un suivi à chaque cours.  » Le président de la Vaillante ne tarit pas d’arguments. Sur la table de son stand, des flyers à l’image de ceux que l’on retrouve dans les salles privées.

«  Quand vous payez la licence, vous adhérez à une fédération  », relève Christelle de l’AC Gymnastique EPMM. Dans leur club, elle est de 100 euros à l’année et donne accès à tous les cours répartis dans des salles de plusieurs quartiers de la ville.

Les membres de la gymnastique volontaire (EPGV) ont vu la différence l’an dernier avec le boom des salles de sport privées. «  Nous avons eu une quarantaine de personnes en moins », précise Yvelise Marcinak, la présidente tout en soulignant avoir terminé l’année avec environ 430 adhérents. «  Nous avons eu une année de battement car les gens qui sont partis ne reviennent pas tout de suite car ils ont payé une cotisation assez élevée  » Elle ne peut dévoiler le prix de l’adhésion à son association. «  Nous ne pouvons pas faire de publicité, nous. Il faut que les gens viennent chercher l’information.  » Elle est de moins de cent euros à l’année. Mais au-delà du prix, ces dames ont le même argument que leurs collègues. «  Lors de nos cours, vous ne vous retrouvez pas devant un écran. On vous corrige en cas de mauvaises positions. Nous n’avons pas les mêmes produits non plus, nous n’avons pas les machines.  », explique Françoise Dive, une des animatrices.

Tout comme les clubs privés, des cours d’essais gratuits sont proposés. «  C’est deux cours, chez nous  », sourit une bénévole de l’AC gymnastique. C’est même une semaine de portes ouvertes à la gymnastique volontaire avec un temps fort le samedi 23 septembre où est programmée une soirée découverte tendance à la salle Paringault. Tendance comme ces deux nouveautés cette année : des cours de Pilate et de body zen. «  Pour le Pilate, c’est archicomplet  », précise Yvelise Marcinak. C’est dire qu’elles n’ont pas à ramer trop dur pour remplir leurs salles.

NADIA NEJDA

Source : Le Courrier Picard, publié le 13 septembre 2015